par Diallo Adama

Le jeudi 1er août 2024, une conférence de presse s’est tenue pour marquer la clôture de l’atelier de renforcement des synergies d’actions entre les plateformes et réseaux de l’Afrique de l’Ouest, ainsi que les organisations de la société civile du Burkina Faso engagées dans la promotion de l’agroécologie paysanne. Cet atelier, entamé le mardi 30 juillet, visait à harmoniser les efforts pour accélérer la transition agroécologique dans la sous-région.

Des participants issus des réseaux et plateformes engagés en faveur de l’agroécologie

Lors de la conférence, il a été souligné que l’agroécologie repose sur trois dimensions clés : agronomique, scientifique et sociale. Bien que les aspects agronomique et scientifique aient souvent été au cœur des discussions, les intervenants ont insisté sur l’importance de ne pas négliger la dimension sociale, qui est essentielle pour le rayonnement de ce modèle agricole. Ils ont rappelé que l’émergence de l’agroécologie en tant que mouvement social en Afrique de l’Ouest s’inspire des luttes latino-américaines, notamment la souveraineté alimentaire et la déclaration des droits des paysans rappelle le point focal COPAGEN Burkina Isidore DELLA.

Isidore DELLA (micro) point focal COPAGEN Burkina Faso

L’atelier a également permis de revenir sur les origines du mouvement agroécologique en Afrique de l’Ouest, ancrées dans les idées révolutionnaires du Capitaine Thomas Sankara dans les années 80, et renforcées par les actions de pionniers tels que Pierre Rabhi. Cependant, les participants selon le point focal ont souligné que le contexte actuel est marqué par des crises multiples (environnementales, climatiques, sanitaires, et autres) et le quasi-monopole de grandes firmes agroalimentaires, ce qui complique la transition vers une agroécologie durable.

A travers l’atelier, plusieurs obstacles à la transition agroécologique ont été identifiés, notamment l’accès aux financements, aux ressources productives (terre et eau), aux semences, et la reconnaissance politique. La fragmentation du mouvement social en faveur de l’agroécologie a également été pointée comme un facteur de fragilisation. Néanmoins, les mouvements sociaux restent des acteurs incontournables dans cette transition, grâce à leurs nombreuses initiatives en matière de développement, de recherche, et de plaidoyer.

L’atelier a également permis de clarifier des concepts clés tels que l’agroécologie paysanne et les semences paysannes, et de renforcer le lien entre agroécologie et souveraineté alimentaire. Pour ces participants, il n y a pas de sécurité politique sans une souveraineté alimentaire. Ils ont convenu que l’agroécologie paysanne, pratiquée par les paysans eux-mêmes, est le moyen le plus efficace pour atteindre la souveraineté alimentaire.C’est pourquoi les différentes plateformes et réseaux ont réaffirmé leur engagement à travailler ensemble pour promouvoir l’agroécologie paysanne en Afrique de l’Ouest. Ils ont élaboré une feuille de route comprenant plusieurs actions prioritaires, parmi lesquelles on a :

Le renforcement des capacités sur l’analyse critique des politiques et programmes ; la mise en œuvre de campagnes de plaidoyer collectif pour la reconnaissance de la recherche paysanne ; la production de preuves pour soutenir l’argumentaire en faveur de l’agroécologie ; la vulgarisation des modèles réussis en matière de subvention de bio intrants ; la mobilisation de ressources axée sur des dispositifs endogènes.

L’atelier à connu la participation d’une quarantaine de personnes issues des réseaux et plateformes ainsi que des organisations locales engagés en faveur de l’agroécologie paysanne d’Afrique de l’ouest. L’initiative ouvre la voie à de nouvelles initiatives pour une agriculture durable et souveraine.

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